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De nombreux bris de services évités dans le réseau de la santé cet été

durée 07h00
8 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Plus de 1000 bris de services — c'est-à-dire une fermeture temporaire d'un service de santé ou l'indisponibilité d'un soin — ont été évités cet été, selon le décompte de Santé Québec.

Dans un communiqué de presse diffusé mercredi, la société d'État partage les données de son premier bilan estival, qu'elle qualifie de positif. Entre le 15 mai et le 15 septembre, 1339 bris de services ont été recensés, dont environ les trois quarts ont été complètement évités (1029 bris de services).

Ainsi, Santé Québec calcule qu'il y a eu 310 bris de services réels à travers tout le réseau de la santé.

«On est très satisfait de la situation de cet été. Il y a encore place à amélioration, on espère que tous les étés ce sera une meilleure situation avec une meilleure prévisibilité. On pense qu'on va y arriver, mais pour moi, ce qui est important, c'est de mettre en place les mécanismes pour s'assurer que notre population va toujours avoir accès peu importe la situation ou les bris de services qui vont se présenter», a commenté en entrevue Véronique Wilson, directrice générale adjointe de la coordination réseau et soutien aux opérations chez Santé Québec.

Toutes les fermetures temporaires de services ont été accompagnées de mesures de mitigation, souligne Maryse Poupart, vice-présidente – Coordination Santé et Services sociaux chez Santé Québec.

«C'est sûr qu'objectivement, on veut avoir le soin et le service dans son cadre le plus normal possible. [...] Mais notre travail, c'est d'assurer que les soins et les services se donnent partout au Québec. Et c'est pour cette raison qu'on tire un bilan positif, bien qu'imparfait. Positif, d'abord parce que le nombre [de bris de services] est moins important et [ceux] qui se sont concrétisés, on a trouvé des solutions collectivement ensemble pour les résorber», dit-elle.

Des patients transférés d'hôpital

Lorsqu'un service ou un soin ne peut pas être donné aux citoyens, les établissements s'affairent d'abord à trouver des solutions à l'interne. «Je vous dirais que 80 % de nos bris de services vont se régler comme ça», précise Mme Wilson.

Si ça ne fonctionne pas, Santé Québec fera des appels à tous pour venir prêter main-forte ou du personnel issu de l'équipe volante publique pourrait être déployé. Si ces stratégies sont infructueuses, il y a alors un bris de services, mais toujours avec un plan de contingence.

Par exemple, les patientes en obstétrique de l'Hôpital Saint-Eustache ont dû être transférées à l'Hôpital de Saint-Jérôme, ce qui représente une distance d'une trentaine de kilomètres entre les deux hôpitaux.

Or, ce n'est pas toutes les régions qui peuvent transférer des patients à proximité, puisque certains établissements sont loin les uns des autres. La présidente de la FIQ-Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Julie Bouchard, le soulignait il y a deux semaines, dans le cadre d'une entrevue sur la diminution du nombre d'heures travaillées dans le réseau.

«On en entend chaque jour des histoires d'horreur», disait-elle. Mme Bouchard a donné l'exemple d'une patiente qui devait parcourir une heure et demie en voiture pour recevoir des traitements d'hémodialyse trois fois par semaine.

Santé Québec tente de rester à proximité, mais le territoire du Québec est grand, fait valoir Mme Wilson.

«Lorsque ce n'est pas possible, pour nous, ce qui est important, c'est d'avoir des services de qualité et sécuritaires pour l'ensemble de notre clientèle. C'est là qu'on va mettre en place des corridors. Parfois, il y a plus de distance pour le corridor, mais tout se fait dans la sécurité pour la clientèle», affirme Mme Wilson.

Un nouvel outil pour une meilleure prévisibilité

Cet été, Santé Québec a misé sur un nouvel outil de déclaration des situations précaires. Cet outil est en fait un formulaire que les établissements vont remplir de façon interactive et qui va permettre à Santé Québec de collecter les données pour lui donner un portrait national des bris de services et assurer une vigie quotidienne.

«C'est un outil qui se veut en temps réel, précise Mme Wilson, donc les établissements dès qu'ils ont une découverture qui est prévue, ils vont nous le mentionner, puis c'est dans une très grande granularité qui nous permet d'avoir des actions vraiment très ciblées.» Le formulaire va notamment indiquer quelle installation est en difficulté, quelles clientèles sont touchées, quel type de professionnels est requis.

«Les établissements ont les mains sur le volant, ils gèrent leur environnement, leur territoire, puis nous de notre côté, ce qu'on voulait avoir, le petit plus, c'est la visibilité et la prévisibilité conséquemment de l'évaluation des différents besoins pour la période estivale», ajoute Mme Poupart.

Santé Québec a aussi lancé des appels à tous pour venir appuyer le personnel là où les besoins étaient les plus criants. Les appels à tous ne sont pas nouveaux dans le réseau de la santé, mais Mme Poupart estime que cela a mieux fonctionné cet été grâce à l'arrivée de Santé Québec qui permet de faire des appels «dans une plus grande proportion».

Le déploiement de l'équipe volante a aussi été d'un secours pour éviter certaines fermetures de services. Les 260 membres de l'équipe volante, majoritairement des préposés aux bénéficiaires et des infirmières, se sont rendus dans cinq régions cet été. Principalement en Outaouais, en Côte-Nord, en Abitibi-Témiscamingue, et un peu à Chaudière Appalaches et dans les Laurentides.

La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

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