Immigration: La FTQ craint une augmentation des «tensions sociales»


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — La FTQ craint que la baisse des seuils d’immigration permanents envisagée par le gouvernement Legault favorise «l’exclusion et les tensions sociales».
En point de presse mardi, le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc, a cité en exemple un travailleur temporaire dont le permis arrive à échéance et qui devrait retourner dans son pays.
«Il ne peut pas rester ici, mais il aimerait rester ici. Cette personne-là pourrait décider de rester, mais de façon illégale. C'est pas ça qu'on veut. On veut que les gens qui sont ici, qui contribuent, qu’on leur trouve une voie vers le statut permanent», a-t-il affirmé.
Le ministre Jean-François Roberge est actuellement en consultation pour la planification de l’immigration pour les années 2026 à 2029.
Il a déjà télégraphié sa volonté de réduire les seuils d’immigration permanents. Il a proposé trois scénarios pour les quatre prochaines années: 25 000, 35 000 ou 45 000 immigrants permanents par année.
«La FTQ craint fort que ces scénarios ne provoquent l’allongement indu des listes d’attente, la prolongation de situations de précarité (statut incertain, conditions de vie peu favorables) ou de l’éloignement des familles, l’insécurisation, la marginalisation, voire l’incitation au départ de milliers de personnes déjà établies, déjà en emploi et qui fondaient des projets de vie au Québec. Peu réalistes, ces scénarios nous semblent susceptibles de favoriser l’exclusion et les tensions sociales», écrit le syndicat dans un mémoire déposé à l’Assemblée nationale pour les consultations sur l’immigration.
Québec prévoit accueillir environ 64 000 immigrants permanents en 2025. En 2024, ce nombre se situait à près de 60 000.
Denis Bolduc dénonce la rhétorique du gouvernement affirmant que les immigrants mettent de la pression sur les services publics du Québec.
«Ces gens-là contribuent. Ils payent des impôts, puis ils aident avec les impôts qu'ils payent, à payer nos services publics», soutient-il.
Les grandes centrales syndicales (CSD, CSN, CSQ et FTQ) ainsi que le Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ) étaient en point de presse mardi notamment pour demander au gouvernement de hausser les seuils d’immigration permanente afin de réduire le nombre d'immigrants temporaires.
«Le Québec a des besoins démographiques, de main-d’œuvre et de services qui sont permanents. Nous devons combler ces besoins en offrant des statuts permanents aux immigrantes et immigrants qui sont ici présentement. Il faut être responsables dans notre façon d’accueillir ces gens. Pour ce faire, nous devons hausser les seuils de la résidence permanente par l'admission de résidents temporaires déjà chez nous, ce qui aura pour effet de réduire leur nombre sur le territoire», a expliqué la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.
Selon Statistique Canada, il y a environ 562 000 immigrants temporaires sur le territoire québécois.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne