L'utilisation de sachets de nicotine par les jeunes inquiète des chercheurs


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Par La Presse Canadienne, 2025
Les sachets de nicotine sont presque aussi populaires que la cigarette chez les jeunes, selon une récente étude canadienne. Les chercheurs s’inquiètent par rapport au fait que ces sachets contiennent tous les ingrédients pour que cette tendance prenne en ampleur.
Tout comme la cigarette électronique, qui est le moyen de consommation de nicotine le plus populaire chez les jeunes, ces pochettes peuvent contenir des saveurs (sur le marché illicite), des quantités importantes de nicotine et ne sont pas associées à de la combustion, souligne le Dr Richard E. Bélanger de l’Université Laval, un des signataires de l’étude.
Si une cigarette contient normalement 1 mg de nicotine, chaque sachet contient entre 2 mg et 4 mg, pour ceux vendus en pharmacie. Sur le marché noir, ils peuvent atteindre jusqu’à 50 mg de nicotine.
Si ces pochettes sont homologuées pour aider à la cessation tabagique des adultes, le Dr Richard craint que la prise de telles quantités de nicotines puisse être un point d’entrée vers d’autres produits plus nocifs.
«L’impact le plus défavorable c’est la dépendance, et de quelle manière cette dépendance pourrait être transférée vers d’autres produits qui contiennent de la nicotine encore plus nuisible au niveau de la santé», explique le Dr Bélanger en entrevue avec La Presse Canadienne.
L’étude, menée auprès de plus de 11 000 élèves de 11 à 17 ans fréquentant 33 écoles du Québec dans le cadre du projet COMPASS, indique que 13 % des jeunes avaient fait usage de cigarette électronique le mois précédent, contre 3 % pour la cigarette et 2,6 % pour les pochettes de nicotine.
Leur utilisation augmente également avec l’âge. Les chercheurs ont constaté que les jeunes de secondaire 5 sont trois fois plus susceptibles d’en utiliser que leurs camarades du secondaire 1 à 3.
Chez les répondants, ce sont 28 % des consommateurs de ces pochettes qui fument également la cigarette et 72 % vapotent. Ne produisant aucune fumée ou d’aérosols, les jeunes rapportent en utiliser partout sans contraintes, selon le docteur.
«Ce qu’on se rend compte, c’est que, même s’il y a des réglementations qui ont été mises en place, ça ne semble pas pour l’instant avoir empêché les jeunes de s’approvisionner de ce type de produit là», note-t-il.
La voie légale ayant des impacts limités, l’éducation des jeunes quant aux méfaits de la nicotine est cependant un élément clef pour lutter contre son adoption, note le chercheur. L’enquête révèle que 23 % des jeunes ignoraient sur les sachets de nicotine posent des risques pour la santé et 16 % disent ignorer s’ils sont addictifs.
Les pochettes n’ayant commencé à entrer dans l’usage populaire que vers 2019, il n’y a pas encore beaucoup d’études sur leurs effets néfastes, remarque le Dr Bélanger.
Certaines études publiées s’intéressent tout de même sur leur impact bucco-dentaire, entre autres sur l’absorption d’autant de nicotine au niveau des gencives.
Alexis Drapeau-Bordage, La Presse Canadienne