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Le budget devrait contenir des incitatifs pour que les entreprises achètent canadien

durée 13h08
10 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Les entreprises canadiennes pourront compter sur un soutien du gouvernement fédéral si elles choisissent d’acheter canadien.

La ministre de l’Industrie et de Développement économique Canada pour le Québec, Mélanie Joly, a levé un petit coin du voile recouvrant le budget fédéral qui sera déposé le 4 novembre.

Lors d’une discussion avec la présidente de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Isabelle Dessureault, vendredi, Mme Joly a été appelée à se prononcer sur la politique fédérale d’achat canadien.

«Des incitatifs fiscaux intéressants»

Lorsque Mme Dessureault lui a dit qu’Ottawa n’y arriverait pas seul, en pointant l’auditoire de gens d’affaires réunis dans un grand hôtel de Montréal, Mélanie Joly a répondu: «Oui, il va y avoir des incitatifs fiscaux intéressants dans le budget». Elle s’est toutefois empressée d’ajouter qu’elle n’était pas là pour «donner des scoops sur le budget», parce que si elle faisait cela, le premier ministre Mark Carney serait «très fâché».

Interrogée sur cette affirmation en mêlée de presse après la conférence, Mme Joly s’est d’abord réfugiée derrière l’annonce de son collègue à l’Approvisionnement, Joël Lightbound, qui avait déjà annoncé l’intention de son gouvernement d’adopter une politique d’achat canadien. Puis, lorsqu’interrogée à nouveau sur la possibilité d’étendre cette politique à l’entreprise au-delà des achats gouvernementaux, elle a fini par reprendre les mêmes propos: «Oui, pour les entreprises privées, il va y avoir différentes mesures dans le budget, mais ce n'est pas moi qui vais vous dire exactement ce que ça va être aujourd'hui.»

Avant ses échanges avec Mme Dessureault, Mélanie Joly avait longuement entretenu le parterre de gens d’affaires sur la stratégie industrielle du Canada et le besoin de rebâtir le secteur manufacturier. Cette démarche passera, selon elle, par l’augmentation majeure des dépenses militaires promise par Mark Carney. «Via cette stratégie industrielle de défense, on va construire les avions, les navires, les drones, les technologies, l'intelligence artificielle nécessaires et on va construire aussi leur chaîne d'approvisionnement. On va créer des emplois dans les grandes entreprises, mais aussi dans nos PME.»

Trump décide de tout seul

À peine rentrée de Washington, où elle accompagnait M. Carney lors de la rencontre de celui-ci avec le président américain Donald Trump, Mélanie Joly a raconté que lorsque les journalistes entrent dans le Bureau ovale après des échanges préalables, il fallait être sur le qui-vive lorsque les questions commençaient à fuser des médias. «Parfois, ce sont plus les réponses aux questions qui peuvent être déstabilisantes que les propos qui sont tenus avant le début des questions. Et, donc, il faut être prêt pour les propos d'introduction, mais surtout pour les réponses», a-t-elle expliqué.

Aussi, a-t-elle noté, le travail diplomatique n’a plus le même sens avec les Américains depuis l’arrivée de l’actuel locataire de la Maison-Blanche. «Le défi que tout gouvernement a lorsque vient la question de négocier avec les Américains, c'est qu'il y a une seule personne qui décide.»

Mme Joly a par ailleurs fait sourire son auditoire lorsqu’elle a abordé la question des élections municipales, affirmant que «j'espère qu'on va avoir une très bonne mairesse», une allusion à la candidate et ex-ministre fédérale du Tourisme, Soraya Martinez Ferrada, son «ancienne collègue, bonne amie et ancienne chef de cabinet». En mêlée de presse par la suite, elle s’est montrée plus prudente en ce qui a trait aux prochaines élections provinciales, mais face à la possibilité d’un éventuel référendum, elle a fait valoir qu’«il y a une rupture» avec les États-Unis et que, dans ces circonstances, «je pense qu'au final, les Québécois sont toujours plus forts lorsqu'on est dans un pays uni et je pense que l'union fait la force».

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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