Le Festival du nouveau cinéma présente plus de 100 films d'ici et d'ailleurs


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Le Festival du nouveau cinéma (FNC) bat son plein à Montréal alors que des projections variées sont présentées toute la journée jusqu'à lundi, pendant le long week-end de l'Action de grâce.
La 54e mouture de l'événement, qui a débuté mercredi et qui s'étalera jusqu'au 19 octobre, présentera un total de 106 longs métrages de 46 pays différents et 162 courts métrages, dans plusieurs salles de la métropole.
«Il y a vraiment des découvertes fabuleuses à faire, puis j'espère que notre programmation sera vraiment une espèce de buffet local et international pour toutes les plus belles tendances qui se font dans le septième art actuellement», a affirmé Zoé Protat, codirectrice générale et directrice artistique du FNC, en entrevue.
Plusieurs films très attendus sont présentés ce week-end au festival, dont le dernier film du réalisateur américain Jim Jarmusch, «Father Mother Sister Brother», qui a remporté le Lion d'or à la Mostra de Venise, et «La grazia», de Paolo Sorrentino.
Parmi les films canadiens à l'affiche dans les prochains jours, on compte «Blue Heron», de Sophy Romvari, un long métrage qui a été présenté au Festival international du film de Toronto et au Festival du film de Locarno, en Suisse. La réalisatrice sera sur place en présence de membres de l'équipe du film pour répondre à des questions du public.
Le film ayant remporté le Lion d'argent à Venise, «La voix de Hind Rajab», de Kaouther Ben Hania, est aussi diffusé en projection surprise. Le film est basé sur l'histoire réelle d'une petite fille palestinienne qui a réussi à appeler les secours alors qu'elle était coincée dans une voiture criblée de balles. Le long métrage utilise de vrais enregistrements de la voix de la fillette.
«C'est un film extrêmement fort au niveau cinématographique, mais aussi évidemment extrêmement important politiquement. C'est vraiment un film à voir», a dit Mme Protat.
Elle souligne que Ben Hania est une réalisatrice très appréciée au festival: le FNC avait présenté son précédent film, «Les filles d'Olfa», il y a deux ans.
«C’est une réalisatrice qui travaille beaucoup l’hybridation des formes. Elle travaille très souvent avec une matière documentaire très solide et “La voix de Hind Rajab“, ça ne fait pas exception», a fait valoir la directrice artistique.
Si la plupart des projections sont accompagnées de périodes de questions-réponses, des discussions avec des artisans de l'industrie seront aussi offertes. Le public pourra notamment assister gratuitement mardi à une discussion avec la directrice de la photographie Jessica Lee Gagné, qui a notamment travaillé sur la populaire série «Severance», pour laquelle elle a remporté un prix Emmy.
«C'est vraiment un talent québécois et canadien absolument incroyable à célébrer, donc on a très très hâte de la recevoir», a affirmé Mme Protat.
Hommage à Jean Pierre Lefebvre
Le réalisateur québécois Jean Pierre Lefebvre recevra d'ailleurs une Louve d'honneur pendant le festival. Quatre de ses films font partie de la programmation, dont «Il ne faut pas mourir pour ça» et «Mon amie Pierrette». Il participera également à une discussion vendredi prochain.
«C'est le cinéaste québécois qui a été le plus souvent représenté au Festival de Cannes. Et malgré tous ces honneurs-là, il est toujours resté farouchement indépendant. Ses films sont vraiment fabuleux et méritent vraiment d'être redécouverts aussi par un public jeune, parce que ce sont des films complètement corrosifs, déjantés, révolutionnaires, très politiques et très drôles», a soutenu la codirectrice générale du FNC.
Le festival propose aussi une programmation pour les plus petits avec «La grande kermesse des p'tits loups», dimanche, qui offrira des projections et des ateliers destinés à différents groupes d'âge.
Enfin, le film «Le train» de Marie Brassard clôturera le FNC. Le long métrage, présenté en première mondiale, raconte l'histoire d'une fille à l'imagination foisonnante qui grandit dans les années 1960 au Québec.
«C'est un film qui joue beaucoup avec le réalisme magique, c'est un film poétique, c’est un film très féministe, très féminin. Et c'est également un film qui rend hommage à toute la contre-culture artistique québécoise de l'époque, des années 60, 70, la poésie engagée, la musique. C'est un univers absolument magnifique. On est extrêmement fiers d'avoir ce film pour clôturer notre 54e édition», a détaillé Mme Protat.
La directrice artistique du FNC espère que les festivaliers oseront faire des découvertes tout au long du festival.
«Ce que j’aimerais que le public expérimente au festival, c'est d'aller voir à la fois des grands films attendus de cinéastes qu'ils connaissent déjà, mais qu'ils tentent aussi de faire des découvertes en allant piocher un peu au hasard de leurs intérêts dans les sections compétitives, parce que nos compétitions festival sont dévolues en majorité à des premiers ou seconds longs métrages», a-t-elle affirmé.
«On a vraiment des propositions extrêmement variées, autant dans les tons que dans les genres, on a du cinéma d'animation, du documentaire, de la fiction», a-t-elle conclu.
Coralie Laplante, La Presse Canadienne