Les oppositions fustigent le projet de constitution québécoise de Jolin-Barrette


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Le projet de constitution du Québec du ministre Simon Jolin-Barrette fait consensus contre lui à l'Assemblée nationale. Les trois partis d'opposition ont vertement critiqué la manière de faire du gouvernement.
Le chef libéral Pablo Rodriguez a dénoncé un «processus défaillant».
«C'est un projet qui doit chercher à unir et non pas à diviser. Ce qui veut dire qu'on ne doit pas avoir un projet écrit sur un bout de table, puis ramené devant l'Assemblée nationale pour faire partie d'un débat politique où ça va se polariser. Une constitution doit être un projet qui uni», a-t-il affirmé en point de presse mardi à l’Assemblée nationale.
M. Rodriguez a rappelé qu’il était favorable à l’idée d’une constitution.
Dans une vidéo mise en ligne lundi sur le réseau social X, le ministre de la Justice et des Relations canadiennes, Simon Jolin-Barrette, a indiqué qu’il allait déposer, dans les prochains jours, son projet de constitution du Québec afin de «renforcer» l’autonomie et les institutions de la province.
«Cette constitution sera à la fois le miroir et le bouclier de la nation québécoise. Le reflet du Québec tel que nous l’avons reçu des générations qui nous ont précédés et comme il se doit d’être demain: fier, fort et uni», a-t-il affirmé.
L’initiative du ministre Jolin-Barrette fait suite aux travaux du Comité consultatif sur les enjeux constitutionnels qui a déposé son rapport en novembre dernier.
La première recommandation de ce rapport était de doter le Québec d’une constitution dans le but d’accroître l’autonomie de la province dans le Canada. Le comité affirme aussi que «la démarche se doit d’être transpartisane».
Selon Pablo Rodriguez, ce serait une «erreur historique» de faire adopter cette constitution sans l’appui des autres partis à l’Assemblée nationale.
Pas besoin d'une «constitution d'une province»
Québec solidaire s’oppose lui aussi au projet constitutionnel caquiste.
«On n'a pas besoin d'une constitution écrite dans le bureau de Simon Jolin-Barrette, une constitution d'une province», a lancé Ruba Ghazal en point de presse mardi.
QS propose plutôt une assemblée constituante qui aurait pour mandat de rédiger la constitution d’un Québec pays. Il tiendrait un référendum sur l'indépendance ensuite.
Selon le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, l’adoption d’une constitution québécoise ne changera rien tant que le Québec restera dans la fédération canadienne.
«Si on fait juste adopter une loi au Québec, puis on met le mot constitution dessus, la réalité juridique, c'est que ça ne génère aucune autonomie supplémentaire pour le Québec. Ça ne change rien sur le plan de nos pouvoirs. Ça ne change rien non plus en matière d'abus de pouvoir sous la constitution canadienne. En clair, ça veut dire que le gouvernement fédéral va continuer à s'ingérer dans les champs de compétences du Québec», a-t-il soutenu.
Le Parti québécois, pour sa part, s’engage à mettre en œuvre «une constitution transitoire dès son arrivée au pouvoir».
Elle débouchera ensuite sur des «consultations auprès des autres partis, de la société civile et des Premières Nations en vue de l’élaboration de la constitution permanente du Québec, une fois la proclamation d’indépendance du Québec faite».
Le PQ doit rendre publique sa proposition en matière constitutionnelle dans les prochaines semaines dans le cadre de la présentation des chapitres de son livre bleu.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne