Menaces de congédiements: les directeurs généraux disent avoir été rassurés par LeBel


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — L'association représentant les directeurs généraux des centres de services scolaires dit avoir été rassurée par Sonia LeBel qui, contrairement au premier ministre, ne ferait pas planer la menace de congédiements.
En entrevue vendredi, le directeur exécutif de l'association, Normand Lessard, a indiqué avoir sollicité puis obtenu un appel d'urgence avec la ministre de l'Éducation lundi dernier.
Il s'agit d'une démarche exceptionnelle pour les directions générales (DG), dont les échanges avec Québec se limitent généralement aux hauts fonctionnaires du ministère.
Mme LeBel s'est montrée «rassurante et rassembleuse» lors de l'appel, affichant «une volonté de travailler en collaboration avec les DG», a relaté M. Lessard.
Aussi, le processus de nomination des DG «se déroule normalement et comme prévu». «Il n'y a pas de cas d'espèce qui ont été portés à notre attention», a-t-il ajouté.
Le bureau de Sonia LeBel confirme que des discussions ont eu lieu avec les DG afin de répondre à leurs préoccupations. Le canal de communication reste ouvert, dit-on.
Chose certaine, le ton conciliant de Mme LeBel contraste avec celui du premier ministre François Legault.
La semaine dernière, au micro de Paul Arcand, M. Legault avait semé l'inquiétude en télégraphiant le congédiement prochain de certains dirigeants des réseaux de l'éducation et de la santé.
Il a déploré que certains patrons ne soient pas «efficaces en administration».
«Il y en a quelques-uns qui, quand on leur a demandé de couper dans la gestion, se sont revirés de bord et ont dit: "Bien non, ce sont des coupures de services"», a-t-il expliqué.
«Je m'attends à ce qu'il y ait quelques PDG en santé ou en éducation qui perdent peut-être leur poste bientôt», a-t-il poursuivi. Les partis d'opposition l'ont promptement accusé de «dérive autoritaire».
«La "job" du premier ministre, ce n'est pas de semer le chaos avec des déclarations incendiaires», a dénoncé mardi la cheffe parlementaire de Québec solidaire, Ruba Ghazal.
«Couper la tête de ceux qui dénoncent l'austérité, c'est une attitude autoritaire», a-t-elle renchéri, avant que son collègue, le député Vincent Marissal, ne qualifie M. Legault jeudi de «mini-Trump».
«Le mot à retenir est imputabilité. Notre gouvernement a investi massivement en éducation et en santé, mais (...) les fonds publics (doivent aussi être) utilisés de façon optimale», a rétorqué le cabinet de François Legault.
M. Lessard confirme qu'il a été question d'«imputabilité» lors de l'appel avec Mme LeBel. Il aurait assuré à la ministre que la priorité des DG était de mettre en place les conditions favorables à la réussite des élèves.
Caroline Plante, La Presse Canadienne